Les petits accidents ischémiques transitoires ne doivent pas être négligés car ils peuvent être annonciateurs de troubles plus graves.
«Ces incidents sans gravité apparente car ils disparaissent très vite ne doivent pas être ignorés, rappelle le Pr Didier Leys, chef de service de l'unité neurovasculaire du CHU de Lille. Ils doivent au contraire être pris très au sérieux car ils annoncent souvent un accident vasculaire avec des conséquences potentiellement très graves, qu'il est possible d'éviter par une prise en charge en urgence.» Les accidents ischémiques transitoires (AIT) conduisent en effet à un accident vasculaire cérébral (AVC), ou infarctus cérébral (IC), la semaine qui suit pour 10 % des patients, et, pour la moitié de ces derniers, dans les 48 heures. Il faut donc intervenir très vite pour éviter l'AVC, qui peut être mortel ou laisser des séquelles graves.
La France a mis en place un protocole d'intervention d'urgence pour que les patients aient, le plus rapidement possible, accès à un service spécialisé. Si la prise en charge des 30.000 AIT annuels est désormais globalement satisfaisante, certaines régions souffrent encore d'un accès insuffisant à l'IRM, pourtant crucial dans cette situation. L'AIT se définit en effet comme un trouble neurologique d'origine ischémique qui dure peu de temps, généralement moins d'une heure, sans lésion cérébrale ischémique à l'imagerie.
L'AIT se produit lorsqu'un caillot libéré dans le sang voyage jusqu'au cerveau et y bloque momentanément la circulation sanguine. Cette ischémie transitoire provoque des signes neurologiques qui régressent lorsque le caillot disparaît, sans laisser de séquelles dans le cerveau. Lors d'un AVC constitué, le caillot reste en place et la circulation sanguine est interrompue assez longtemps pour provoquer des déficits neurologiques plus durables, parfois définitifs. Il existe une situation intermédiaire où les signes neurologiques semblent avoir disparu mais où l'imagerie cérébrale révèle une petite lésion ischémique dans le cerveau: c'est un AVC mineur, qui sera traité comme un AVC constitué.
Les signes neurologiques qui doivent alerter les patients et leur entourage se distinguent par deux critères importants: ils apparaissent de manière brutale et disparaissent rapidement. Il peut s'agir d'une difficulté à bouger un membre ou deux membres du même côté et/ou un côté du visage, des difficultés à articuler ou à trouver ses mots, la perte de vision d'un seul œil, des sensations de fourmillements, d'engourdissement sur un seul côté du corps, des vertiges.
«Se réveiller avec un bras engourdi par une mauvaise position ne ressemble pas à cette situation, par exemple, souligne le Pr Vincent Larrue, chef du service neurovasculaire de l'hôpital Rangueil au CHU de Toulouse.
C'est la brutalité des signes, et leur régression rapide, qui doit conduire les patients à réagir très vite.» Mauvais réflexe: se dire que les signes ont disparu, que ce n'est pas grave et qu'il suffit d'appeler son médecin dans les jours qui viennent. Bon réflexe: appeler tout de suite le 15 pour être dirigé vers les urgences neurovasculaires les plus proches ou un service neurologique spécialisé et équipé pour les urgences. Cet appel au 15 est d'ailleurs ce que recommandera le médecin généraliste s'il est prévenu en premier. Il est particulièrement utile de bien pouvoir décrire les signes, le moment de leur apparition et de leur disparition pour permettre aux médecins d'orienter très vite le patient.
À l'arrivée dans le service spécialisé, si les signes correspondent apparemment à un AIT, les médecins vérifieront en premier lieu grâce à une IRM si l'incident est bien terminé et s'il n'est pas lié à une hémorragie cérébrale. «S'il n'y a pas d'IRM, un scanner permet de vérifier l'absence d'hémorragie, une information indispensable avant de mettre en place immédiatement le premier élément du traitement: l'aspirine», rappelle le Pr Didier Dormont, chef du service de neurologie diagnostique et fonctionnelle de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. L'aspirine, ou dans certains cas un autre antiagrégant, permet de prévenir la survenue immédiate et à long terme d'un véritable AVC.
D'autres examens vont alors être mis en route pour déterminer l'origine du caillot et éviter de nouveaux incidents à moyen et long terme en s'attaquant à la cause du problème. Dans 60 à 70 % des cas, c'est une sténose carotidienne(voir nos éditions du 4 mars 2013) qui doit être prise en charge. Des troubles du rythme(voir nos éditions du 17 décembre 2012) peuvent également être en cause, notamment chez les patients les plus âgés. Dans tous les cas, la survenue d'un AIT est l'occasion de faire un bilan cardio-vasculaire et d'identifier tous les facteurs de risque pour une prise en charge efficace à long terme.
Estimation of ten-years risk of fatal cardiovascular disease in Europe: the SCORE project
Nous disposons de plusieurs outils de calcul du risque cardio vasculaire, le plus courant étant la formule de Framingham. Cette échelle, basée sur des données de mortalité américaines, présente l'inconvénient de surévaluer le risque cardio vasculaire, lorsqu'elle est utilisée pour des personnes vivant dans des pays dits 'à faible risque cardio-vasculaire', catégorie à laquelle appartiennent la France et la plupart des pays du Sud de l'Europe. Laurier a modifié l'algorithme de Framingham pour l'adapter aux données françaises, mais son calcul est imprécis
Le projet SCORE, construit sous l'égide de la Société Européenne de Cardiologie consistait en l'analyse des données de mortalité cardio-vasculaire de 88020 femmes et 117098 hommes, répartis dans plusieurs cohortes, et représentant 2.7 millions de personnes-années de suivi. 7934 morts d'origine cardio-vasculaire et 5652 d'origine coronarienne ont été observées.
Les calculs de risque de mortalité ont été établis pour deux groupes de pays, ceux à haut risque cardio-vasculaire, et ceux à bas risque.
La formule que nous vous proposons d'utiliser ici correspond aux résultats obtenus dans les pays à bas risque.
Elle est assez complexe et peut être trouvée dans le document suivant (page 999-1000, Appendix A): SCORE
Elle s'applique donc bien à nos patients français, mais aussi à ceux qui sont originaires du sud de l'Europe.
En introduisant ci-dessous quelques données de dépistage de soin primaire, vous obtiendrez une évaluation du risque de décès de votre patient d'une pathologie cardio-vasculaire dans les dix ans à venir.
http://www.reseau-paris-nord.com/seniors/seniors.outils.score.php
Patient est âgé de 64 ans. Il est fumeur. Sa pression artérielle systolique vaut 140 mm Hg. Sa cholestérolémie vaut 2.5 g/l.
La probabilité que votre patient décède d'une cause cardio-vasculaire dans les 10 ans à venir vaut 10.05 %
A l’échelle mondiale, plus d’un adulte sur trois est hypertendu… et ce, dès 25 ans ! L’hypertension artérielle (HTA) est en fait l’un des principaux facteurs de cardiopathie et d’accident vasculaire cérébral (AVC). A l’occasion de la Journée mondiale de la Santé de ce 7 avril (dont l’hypertension est le thème principal), pourquoi ne pas prendre une bonne résolution ? Celle de mesurer et de surveiller vous-même votre tension. Comment vous y prendre et interpréter les chiffres ? Voici quelques conseils.
Avant toute, vous devrez choisir le bon matériel. La tension se mesure avec un tensiomètre. Même s’il en existe de plusieurs sortes, vous devrez vous munir d’un appareil électronique, dont l’usage et la lecture sont faciles. Demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien qui vous guideront et vous présenteront le mode d’utilisation.
Votre tension artérielle n’est pas constante. Bien au contraire. Elle est basse la nuit, lorsque vous êtes allongé. Elle augmente en position debout, et plus encore lors des efforts physiques. Le mieux est encore d’effectuer les mesures le matin, avant le petit-déjeuner ou le soir, avant le coucher.
Tout d’abord, asseyez-vous (ou allongez-vous). Après vous être reposé pendant au moins 5 minutes, placez votre bras, à hauteur du cœur, sur une table. Enfilez le brassard gonflable au niveau du biceps. La mesure va pouvoir commencer. Un bon moyen mnémotechnique est de respecter la règle des trois :
13/8 ou 12/7, ça veut dire quoi ?
Sur l’écran de votre tensiomètre, deux chiffres apparaîtront. La tension est en fait toujours exprimée en millimètres de mercure (mmHg).
Le premier chiffre – le plus grand – c’est la pression systolique. Elle correspond à la contraction du cœur. Quant au petit chiffre, appelé pression diastolique, il correspond à la phase de repos. Par exemple, une tension de 13/8 signifie que la pression systolique est de 130 mmHg. Et la diastolique de 80mmHg. Surveillez bien ces chiffres. On parlera « d’hypertension artérielle » lorsque le seuil des 14/9 est dépassé.
Même si la plupart des tensiomètres gardent en mémoire les données, n’oubliez pas de noter vos mesures, ainsi que la date et l’heure de chaque prise. Voilà qui sera bien utile à votre médecin pour calculer votre tension moyenne.
Réduire le risque d’hypertension, c’est possible
Sachez enfin que l’hypertension peut-être prévenue, et ce, au quotidien. Vous devrez notamment :
BIEN ENREGISTRER DATE ET HEURE...
Faire baisser sa pression artérielle de 2 points permet de réduire le risque d'accident vasculaire cérébral de 40%.
Quel est le point commun entre Jacques Chirac et Jean-Paul Belmondo ? Avoir été victimes, comme 130.000 Français par an, d'un accident vasculaire cérébral, une pathologie redoutable.
Ces AVC, comme les appellent les médecins, représentent la troisième cause de décès en France, la deuxième de démence après la maladie d'Alzheimer et la première de handicap chez l'adulte.
Un quart de ces AVC frappe les moins de 65 ans, et plus de la moitié les plus de 75 ans. Après une attaque cérébrale, une personne sur cinq décède dans le mois qui suit, les trois quarts des survivants gardent des séquelles définitives et un tiers deviennent dépendants.
En supprimant tous les facteurs de risques comme l'hypertension, le tabac ou encore lediabète, il serait possible d'éviter la moitié des attaques cérébrales. «Mais le principal reste la tension», souligne le professeur Mathieu Zuber, président de la SFVN (Société française de neurologie vasculaire). «Réduire de 2 points la pression artérielle, c'est diminuer de 40% son risque d'AVC». Or en France, plus de 4 millions d'hypertendus ne connaissent pas leur état et la moitié des 12 millions d'hypertendus qui suivent un traitement n'atteignent pas les bons chiffres. «L'hypertension artérielle est liée à l'âge, c'est pourquoi dès 50 ans, il est recommandé de la surveiller régulièrement», explique le Pr Zuber.
C'est à ces populations à risques qu'est principalement destinée la journée mondiale contre l'AVC, le 29 octobre prochain. La SFVN et le ministère de la Santé mettront l'accent sur la prévention. Cette journée sera également l'occasion de rappeler qu'en cas d'accident vasculaire cérébral, chaque minute compte. Des signes tels qu'une paralysie du visage, du bras, des troubles de l'équilibre, une perte de vision, des troubles de langages sont un signal d'alerte. Dans ce cas, le bon réflexe est de composer le 15. C'est le seul moyen d'assurer une prise en charge suffisamment précoce dans une unité de soins spécialisés, qui limitera le risque de séquelles et de décès. Or, aujourd'hui, seuls 15 à 30% de l'ensemble des patients victimes d'AVC sont hospitalisés en unités neurovasculaires.
L’attaque, vous connaissez bien sûr. C’est le nom qui lui est souvent donné dans le grand public. Celle-ci survient lorsque la circulation sanguine cérébrale est interrompue :
Soit parce que le passage du sang dans un vaisseau a été obstrué, généralement par un caillot : les spécialistes parlent alors d’AVC ischémique. C’est le cas de figure le plus fréquent, avec 80% des attaques ;
Soit par rupture ou éclatement d’un vaisseau, provoquant une hémorragie cérébrale. L’AVC alors, est dit hémorragique.
Quels en sont les symptômes ? Une faiblesse soudaine qui se manifeste d’un côté du corps, doit immédiatement vous alerter. Cette latéralité des symptômes est très importante, nous explique le Pr Serge Timsit, chef du service de neurologie au CHU de Brest. Il souligne également d’autres signes révélateurs :
« la paralysie brutale mais aussi un simple engourdissement prolongé d’un bras, d’une jambe, d’une partie du visage ou d’un côté du corps » ;
la présence d’un trouble de la vision, comme un voile devant les yeux, là encore à droite ou à gauche ;
des troubles de la compréhension et/ou des difficultés à parler ou à trouver ses mots.
Lors d’une attaque, le sang n’apporte plus aux cellules du cerveau, l’oxygène dont elles ont besoin pour fonctionner. Certaines sont endommagées, d’autres sont détruites. La chaîne des événements se déroule alors « à l’image d’un compte à rebours. Il faut faire vite et appeler le 15 pour avoir toutes les chances d’être dirigé vers la bonne filière, qui repose sur l’admission dans une unité neuro-vasculaire », poursuit notre spécialiste.
Selon les premiers résultats de l’enquête Profil AVC réalisée dans 18 centres hospitaliers de 13 régions en France, le délai moyen entre la survenue des premiers symptômes et l’appel au SAMU est de… 70 minutes. C’est évidemment beaucoup trop long. Le bon réflexe, c’est d’appeler le 15. Sans attendre.
Ce module de formation a pour objectif d'aider celles et ceux qui souffrent d'une hypertension et qui souhaitent bénéficier d'une prise en charge protocolisée et d'un suivi organisé:
Ce module se déroule en 8 étapes: véritable algorythme dans le but d'aider à une prise en charge adaptée :
Cliquer sur l'étape désiré ou suivez le module de 1 à 8
Etape1 : dépister l'hta et évaluer le niveau de pression artérielle
Etape 2: Répertorier les facteurs de risque et évaluer le niveau de risque cardio-vasculaire
Etape 3: Evaluer le retentissement sur les organes cibles et dépister la maladie cardio-vasculaire
Etape 4: Initier et personnaliser le traitement en fonction du niveau de risque
Etape 5: Connaitre et expliquer la cible de la pression artérielle
Etape 6: lutter contre l'inertie thérapeutique
Etape 7: Proposer un accompagnement éducatif
Etape 8: Organiser le suivi et évaluer réguliérement le résultat